Ma grand-mère est décédée fin février 2011. Ses derniers jours ont été très difficiles à vivre. Je peux juste en parler maintenant...
L'écoute d'une émission sur la web radio Canal academie sur la loi leonetty sur le droit des malades en fin de vie me confirme dans mon impression que l'hôpital a mal pris en charge ma grand-mère, l'a privée du droit de mourir en souffrant le moins possible.
Cette émission est disponible ici, je la recommande vivement :
http://www.canalacademie.com/ida6869-Quand-le-don-de-soi-ne-va-plus-de.html
Les derniers jours de ma grand-mère à l'hôpital m'ont horrifiée : j'ai constaté le manque d'écoute et de dialogue du milieu médical avec elle, qu'ils jugeaient parfaitement consciente et qui aurait donc due être consultée sur chaque acte, avec nous sa famille qui avons demandé plusieurs fois qu'aucun acte inutile ne soit accompli, car on savait que c'était la fin et qu'il fallait juste l'aider à ne pas souffrir.
Il y a eu un acharnement à pratiquer des examens et des traitements complètement inutiles, vu la gravité de l'état de ma grand-mère. L'impression que nous, sa famille, nous savions que c'était la fin, et que les médecins faisaient encore comme si'il y avait quelque chose à soigner m'a fait enragée en silence.
Ma grand-mère était atteinte d'un cancer lymphatique depuis plusieurs années, le cancer partant puis récidivant, pour finir par ne plus partir. Elle a lutté avec toutes ses forces, mais la dernière session de chimio lourde l'avait laissée KO au bord de la mort à l'été 2009...son médecin est donc passé à une chimio médicamenteuse, pour "contenir" la progression, à défaut de pouvoir faire partir le cancer.
Est venu le moment où ce traitement n'a plus rien fait, le cancer a recommencé sa progression. Mi-novembre 2010, son cancérologue lui expliquait qu'il n'y avait plus de traitement possible. En janvier, on découvrait que son cancer avait métastasé au poumon, elle respirait de plus en plus mal...
Mi-février, son état s'est très dégradé : elle a été hospitalisée, après une chute.
L'hôpital a dit avoir reçu communication de son dossier par son cancérologue, mais jusqu'au dernier jour, on a eu l'impression que l'équipe médicale fasiait abstraction de son état de cancer en phase finale.
Sa glycémie était erratique, passant de trop à trop peu : contrôle de la glycémie plusieurs fois par jour...
Scanner abdominal, et pire, fibroscopie pour vérifier l'état de l'estomac...ce qui m'a le plus énervée, c'est que la veille du jour où cet examen a été pratiqué, le médecin nous a signalé qu'il était programmé pour le lendemain matin. Et le lendemain après-midi, ma grand-mère était dans un état catastrophique et en discutant avec elle, on s'est aperçu qu'il ne lui avait pas parlé de l'examen, il l'avait amerner le pratiquer sans l'avoir prévenue.
Il y a eu pour moi acharnement, car l'équipe médicale prétendait que c'était pour mieux établir le diagnostic et mieux soigner. Mais qu'y a-t-il à soigner chez une personne de 80 ans (qui a fêté ses 81 ans à l'hôpital 4 jours avant de mourir) atteinte d'un cancer devenu incurable depuis 3 mois et qui a commencé à métastaser et était certainement en train de continuer à le faire? je dis "certainement" car on en est réduit à des supposotions, vu qu'à aucun moment, on a eu droit à une information honnête sur l'état de ma grand-mère.
Comment peut-on encore aussi mal prendre en charge une personne de cette manière? le corps médical a encore du travail devant lui...si elle avait été admise en soins paliatifs, aurait-elle été mieux prise en charge, on ne le saura jamais...